CHRONIQUE D'UNE LIAISON PASSAGÈRE

Depuis déjà onze films (si on compte aussi les moyens métrages), Emmanuel Mouret creuse le sillon de la comédie sentimentale, inlassablement. Des marivaudages des débuts inspirés de Sacha Guitry à la merveilleuse carte du tendre du MADEMOISELLE DE JONQUIERES et sa déclinaison chorale avec LES CHOSES QU’ON DIT, LES CHOSES QU’ON FAIT, son cinéma ne parle que de ça, d’amour, avec une virtuosité de plus en plus affirmée. Dans son dernier film, il épure encore le motif, en le résumant quasiment à deux personnages, un homme, une femme, et leur histoire saisie uniquement à travers des moments de rencontres. En “orfèvre de la maladresse sentimentale”, selon la jolie formule de Mathieu Macheret du Monde, Mouret nous régale par son écriture ciselée et le ping-pong verbal qu’il instaure entre ses acteurs Sandrine Kiberlain (dans une forme olympique) et Vincent Macaigne, qui prennent un plaisir évident à jouer ensemble. Drôle, mélancolique et absolument délicieux.