LE MOINE ET LE FUSIL
2006. Le Bhoutan s’ouvre à la modernisation et découvre Internet, la télévision… et la démocratie. Pour apprendre à son peuple à voter, le gouvernement organise des « élections blanches ». Mais dans le pays du Bonheur National Brut, où la religion et le Roi importent plus que la politique, les habitants semblent peu motivés. Cependant, dans une province montagneuse reculée, un moine décide d’organiser une mystérieuse cérémonie le jour du vote et charge l’un de ses disciples de trouver un fusil.
Après L’ÉCOLE DU BOUT DU MONDE en 2022, le réalisateur Pawo Choyning Dorji raconte dans ce film aux allures de fable l’introduction de la démocratie auprès des électeurs ruraux de ce petit pays, inventeur du Bonheur National Brut (indice créé par le roi dans les années 1970, afin de concilier l’économie avec les valeurs du bouddhisme, en privilégiant le bien-être des individus).
À partir d’une situation étonnante – pourquoi diable un lama, qui passe le plus clair de son temps à méditer dans un monastère, aurait-il besoin de fusils ? –, le cinéaste bhoutanais construit très habilement un récit où l’humour, subtil, savoureux, ne manque pas de faire mouche. Un conte plein de sagesse, d’humour et d’humanisme qui a remporté le Prix du Public au Festival International du Film de Fribourg.