DES OISEAUX PETITS ET GROS
Aux abords d’une petite ville d’Italie, un père et son fils marchent sans but précis. Ils rencontrent un corbeau qui a le pouvoir de parler. Celui-ci les interrogent sur les choses de la vie et se rend compte de leur ignorance, il leur raconte alors une histoire authentique, celle de saint François d’Assise qui, jadis, envoya deux moines évangéliser les oiseaux. Les gros comme les petits…
Considéré par Pier Paolo Pasolini comme son film « le plus libre et le plus pur », Des oiseaux petits et gros est en rupture totale avec le ton grave et tragique de ses trois précédents longs-métrages de fiction.
Dans cette fable politique qui se revendique autant des Onze Fioretti de François d’Assise de Roberto Rossellini que du comique burlesque à la Laurel et Hardy, Pasolini montre l’impossible dialogue entre l’intellectuel et le peuple. Son film constitue ainsi une critique acerbe d’une gauche intellectuelle incapable de saisir les aspirations populaires. Film d’une grande simplicité formelle, Des oiseaux petits et gros n’en reste pas moins éminemment personnel pour son auteur à travers les thèmes du marxisme et du catholicisme qui traverseront toute son œuvre. Aux côtés du débutant Ninetto Davoli, futur acteur fétiche de Pasolini, le génie comique de Totò fait ici des étincelles. Des oiseaux petits et gros est une comédie philosophique qui fait figure d’œuvre singulière dans la filmographie de Pasolini.