DEUX PIANOS
Mathias Vogler rentre en France après un long exil. La mentore de sa jeunesse, Elena, souhaite qu’il donne une série de concerts au piano à ses côtés à l’Auditorium de Lyon. Mais dès son retour, une rencontre avec un enfant qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, son double, plonge Mathias dans une frénésie qui menace de le faire sombrer, et le mènera à Claude : son amour de jeunesse…
La fidélité aux amours de jeunesse, l’art et les fantômes du passé, sont des thèmes qui habitent profondément le cinéma de Desplechin. On se retrouve ici donc en terrain connu avec ce film qui, comme les autres, est porté par une forme de mélancolie masquée par des dialogues d’une lucidité aigue et d’une sincérité désarmante. Mais pour une fois, Arnaud Desplechin semble se laisser aller à une forme plus classique, dans ce drame d’une belle tenue qui mêle nouvelles recrues (François Civil, qui tient là son meilleur rôle, et Charlotte Rampling, royale), et acteurs fidèles (comme Hippolyte Girardot, savoureux dans le rôle de l’imprésario). DEUX PiANOS nous transmet avec intensité son mélange de colère, de rancœurs, de bonheurs échappés, comme d’élans irrépressibles et d’espoirs irraisonnés…