GHOST DOG : LA VOIE DU SAMOURAÏ
Dans l’État du New‐Jersey, un tueur à gage noir vit selon les préceptes du Hagakure, code d’honneur des samouraïs du Japon médiéval. Il vit seul, très simplement, en nourrissant ses pigeons, se faisant appeler « Ghost Dog ». Son sauveur à la suite d’un incident survenu huit ans auparavant, qu’il considère comme son « Maître », fait partie de la mafia italienne locale. Quand la fille du « Parrain » devient le témoin d’un des contrats de « Ghost Dog », celui‐ci semble alors bien gênant pour les mafieux qui décident de s’en débarrasser au plus vite…
Après la belle rétrospective de six films de Jim Jarmusch accueillie en 2019 (PERMANENT VACATiON, STRANGER THAN PARADiSE, DOWN BY LAW, MYSTERY TRAiN, NiGHT ON EARTH et DEAD MAN), on se réjouit de pouvoir redécouvrir sur grand écran cette version de GHOST DOG, restaurée par Les Acacias.
Difficile de dire ce qui nous réjouit le plus, dans cette œuvre de cinéphile marquée aussi bien par l’influence de Kurosawa (notamment RASHOMON) que de Melville (LE SAMOURAï) : le charme placide de ce tueur zen interprété par le génial Forest Whitaker, le hip-hop planant de Reza, ancien membre du Wu Tang Clan, l’humour de la confrontation entre la philosophie du samouraï et les codes de la mafia locale. Jarmusch filme la rencontre de ces mondes avec légèreté, dans une mise en scène aérienne qui n’a rien perdu de sa force. La grande classe.