KATIA ET LE CROCODILE

TCHÉQUIE
1966 1h12
Réalisé par Věra Plívová-Šimková
avec Yvetta Hollauerová, Ondřej Jandera, Minka Malá, Antonín Nedvídek, Eva Dyková

Misha, un petit garçon, confie à Katia, 8 ans, les animaux de son école qu’il doit garder pendant les vacances : un macaque, des souris blanches, des lapins, des tortues, un étourneau… et un petit crocodile. Mais le reptile s’échappe et l’oiseau s’envole. Bientôt, tous les animaux se dispersent dans la ville. Le quartier entier se lance alors à la recherche des fugitifs dans une délirante poursuite.

Car c’est l’un des charmes de ce film que de montrer des enfants qui investissent aussi librement une ville comme terrain de jeux et qui, de plus, jouent à détourner les actions des adultes : « Moi aussi, j’veux jouer! » s’écrie le petit garçon qui a ouvert les robinets de la lance à incendie pendant que les plus grands ont déjà escaladé l’échelle des pompiers. Pour les récupérer, il faut les faire sauter dans la toile tendue par les valeureux pompiers! L’occasion est trop belle : une véritable noria s’installe immédiatement.

Et autour de ces enfants non-exemplaires, des habitants ordinaires sont surpris dans leurs préoccupations quotidiennes : c’est, pour la locataire irascible, aller porter en garde ses fourrures pour l’été ; c’est, pour une dame qui voudrait bien savoir si on vend des melons, la crainte de manquer une bonne aubaine : un attroupement, c’est forcément une queue pour quelque chose qui se mange Tout un tas de petites égratignures de faits de société alors que les pompiers sont, eux, carrément ridiculisés. « Insolence du propos, satire des personnes trop sérieuses et des institutions qui en cachent d’autres, écrit Gérard Lefèvre, ainsi le corps des pompiers pris comme tête de turc (comme dans Au feu les pompiers de Milos Forman) renvoie à tout ce qui porte uniforme. Dans la Tchécoslovaquie de 1965-66, c’est un peu du vent annonciateur du Printemps de Prague qui souffle dans ce film pour enfants. »

 

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