LA GRANDE MAGIE

FRANCE
2023 1h43
Réalisé par Noémie Lvovsky
avec Damien Bonnard, Sergi López, Noémie Lvovsky, Rebecca Marder, François Morel
Disponible en Audio Description Disponible en Audio Description

France, les années 20. Dans un hôtel au bord de la mer, un spectacle de magie distrait les clients désœuvrés. Marta, une jeune femme malheureuse avec son mari jaloux, accepte de participer à un numéro de disparition et en profite pour disparaître pour de bon. Pour répondre au mari exigeant le retour de sa femme, le magicien lui met entre les mains une boîte en lui disant qu’elle est à l’intérieur. Cependant il ne doit l’ouvrir que s’il a absolument foi en elle, sous peine de la faire disparaître à jamais. Le doute s’installe alors chez Charles…

Une femme disparaît

   « L’art nous a été donné pour ne pas mourir de la vérité ». Nietsche

   La mer figée, non pas les embruns et la houle, la mer jamais recommencée qui signifie l’ennui.

   La mer, redoublée de sa représentation picturale, à la Magritte, et s’esquissse la règle du jeu:  la traversée des apparences au profit d’une proposition poétique.

   Dès le début, évocation rapide du temps où le cinéma était magique et où la photographie convoquait les fantômes.

   Notre passage sur terre s’inscrit-il entre entre la vie et de sa représentation, entre le réel et la fiction?

   La femme d’un mari jaloux profite d’un tour de magie pour s’évanouir dans la nature.

   Un magicien, maître du jeu, tente de consoler le mari éploré en lui remettant une boîte dans laquelle l’épouse serait enfermée. Il doit ne l’ouvrir que s’il a confiance en elle, sous peine de la voir disparaître à jamais.

   Le temps déroule son tapis au cours des trois actes une jeune fille décède mais son double diaphane convole avec son amoureux.

   Le magicien convainc Charles que le temps n’existe pas, qu’il n’est que le fruit de notre imagination et que les évènements caracolent de manière simultanée.

   La fiction prévaut sur le réel au point que Charles s’y installe pour toujours, rejetant l’épouse de retour avec ses imperfections, préférant le rêve inaltérable qu’offre la boîte qui, sait-on jamais, pourrait un jour lui livrer la femme dont il s’est épris autrefois.

   L’illusion reste intacte. Il s’accorde un instant d’éternité.

   Voici un film réjouissant qui suggère en filigrane la présence du théâtre. Il s’agit en effet d’une pièce de Eduardo Philippo à laquelle Noémi Lvovski a ajouté l’épisode de la mort de la jeune fille  et les chorégraphies un peu lourdes mais qui s’accordent assez bien avec l’atmosphère artisanale du jeu  des saltimbanques, tout comme les chansons de Feu Chaterton, joyeuses, comme l’instant de bonheur un peu crédule, que nous offre ce spectacle de foire aux implications plus profondes.

  Texte de Jackie Willems, membre de l’association Cinéma&Cultures

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