LES GRAINES DU FIGUIER SAUVAGE
Prix spécial du Jury – Festival de Cannes 2024
Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. Dépassé par l’ampleur des évènements, il se confronte à l’absurdité d’un système et à ses injustices mais décide de s’y conformer. A la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps. La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparait mystérieusement.
Quatre ans après le formidable LE DIABLE N’EXISTE PAS, Mohammad Rasoulof revient en force avec un film tout aussi marquant, que beaucoup auraient mis encore plus haut dans le palmarès cannois. Stupéfiante leçon de cinéma, plongée en apnée de trois petites heures (qui passent en un éclair), LES GRAiNES DU FiGUiER SAUVAGE est un cri de colère et d’espoir, profondément ancré dans la réalité iranienne de ces derniers mois. On aurait pu croire Rasoulof affaibli par son emprisonnement et par les intimidations, mais le cinéaste, aujourd’hui en exil, persiste et signe avec cette intrigue à la lisière de la satire familiale, de la chronique romanesque et du drame épique, qui se mue quasiment en western haletant dans sa dernière séquence.
L’un des chocs cinématographiques de cette rentrée.