L'HOMME D'ARGILE

FRANCE
2024 1h34
Réalisé par Anaïs Tellenne
avec Emmanuelle Devos, Raphaël Thiéry, Cesare Capitani, Marie-Christine Orry, Mireille Pitot, Alexis Louis Lucas, Vincent Thomas, Zoran Boukherma, Ludovic Boukherma, Natasha Cashman
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Raphaël n’a qu’un œil. Il est le gardien d’un manoir dans lequel plus personne ne vit. À presque 60 ans, il habite avec sa mère un petit pavillon situé à l’entrée du grand domaine bourgeois. Entre la chasse aux taupes, la cornemuse et les tours dans la Kangoo de la postière, les jours se suivent et se ressemblent. Par une nuit d’orage, Garance, l’héritière, revient dans la demeure familiale. Plus rien ne sera plus jamais pareil.

Belle surprise que ce premier long métrage d’Anaïs Tellenne, irrigué par la présence du très magnétique Raphaël Thiéry (déjà remarqué dans RESTER VERTICAL d’Alain Guiraudie ou L’ENVOL de Pietro Marcello). La fascination de la réalisatrice pour ce corps atypique, à la fois massif et sensuel, prend ici la forme d’un conte intemporel où se rejoue le mythe de la Belle et la Bête ou encore du sculpteur Pygmalion et de Galathée, la création dont il tombe amoureux (Pygmalion étant incarné ici par Emmanuelle Devos, très convaincante dans le rôle de l’artiste-plasticienne à la fois souveraine et troublée).

Très original dans son propos et dans sa mise en scène, L’HOMME D’ARGILE puise dans l’univers du conte, tout en s’inscrivant dans un cadre très réaliste. La figure du célibataire endurci, qui doit subir les bavardages et les répliques assassines de sa mère, ainsi que le personnage truculent de la postière, apportent une bonne dose d’humour, ajoutant une tonalité séduisante à cette première œuvre singulière et inspirée, tout à la fois réflexion subtile sur la monstruosité, l’art et les rapports de classe.

JEUDi 25 JANViER

Séance de 20H30 suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Anaïs Tellenne

Anaïs Tellenne est née en 1987 à Paris. Après une formation de comédienne, elle a joué au Théâtre National de Nice puis dans des séries et des comédies populaires au cinéma. Férue d’écriture, elle travaille également en tant qu’auteur. Elle rédige des chroniques pour des magazines papiers, des émissions de télé et adapte à la demande d’une chorégraphe, un roman fantastique en livret de ballet classique.

À 22 ans, elle signe sa première mise en scène de théâtre et enseigne l’art dramatique aux enfants et aux adolescents. Continuant en parallèle son métier de comédienne, elle se passionne, à force de fréquenter les plateaux, pour la réalisation. Elle se forme en autodidacte et décide de passer définitivement de l’autre côté de la caméra suite à un grave accident survenu lors d’un tournage. Les mois d’immobilisation lui permettent d’amorcer pleinement sa reconversion : le temps de sa convalescence, elle écrit un court-métrage « 19 juin » sur George Sand, produit par Caméra Subjective, soutenu par le CNC, France 2 et la SACEM, grâce auquel elle intègre en tant que réalisatrice l’agence VMA. Elle a ensuite, co-écrit et co-réalisé avec Zoran Boukherma « Le Mal Bleu » (court-métrage produit par Insolence Productions, soutenu par le CNC, ARTE et l’ADAMI). Son troisième court-métrage, « Modern Jazz » a fait sa première mondiale en compétition au festival de Colcoa à Los Angeles.

En 2019, elle travaille à l’écriture d’un moyen métrage « Le Rêve américain », développe un projet de série avec la société de production 3e œil et collabore à l’écriture des long-métrages de Louise Hémon et Nicolas Leborgne. Elle est venue au Groupe Ouest développement son premier long-métrage : anciennement « Du grand feu ne reste que les braises » devenu « L’Homme d’argile », dans lequel jouent Raphaël Thierry et Emmanuelle Devos, tourné en 2022.

 

« Après trois court-métrages, Anaïs Tellenne signe son premier film « L’homme d’argile » pour moins d’un million d’euros (ce qui est assez impressionnant vu son excellente qualité). Elle y dénonce avec finesse l’emprise de l’artiste sur sa muse en renversant les rôles traditionnellement prêtés aux deux genres. En mélangeant des plans dont l’esthétisme relève du rêve à d’autres criant de réalité, Anaïs nous fait naviguer dans la complexité de l’âme humaine qui se découvre et se dévoile. Un film qui mérite d’être vu tant la poésie qui s’en dégage est douce et touchante. » Eloïse du Ciné-club Les Passagers

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