TORI ET LOKITA
Aujourd’hui en Belgique, un jeune garçon et une adolescente venus seuls d’Afrique opposent leur invincible amitié aux cruelles conditions de leur exil.
Prix du 75ème Festival de Cannes
« Je suis un homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ». Le fameux adage ne saurait mieux s’appliquer au cinéma et à la démarche des frères Dardenne : regarder le monde tel qu’il est, en mettant les outils de la dramaturgie au service d’un regard aussi lucide que fraternel sur les individus. Trente ans après LA PROMESSE, qui dénonçait déjà le sort réservé aux clandestins, ils signent avec TORI ET LOKITA une fable sans concession, d’une concision et d’une rigueur admirables. Comme toujours, ils vont à l’essentiel, en s’attachant aux gestes et aux déplacements de leurs deux jeunes protagonistes, Tori et Lokita, jeunes migrants accrochés l’un à l’autre et entièrement tendus vers la survie. Sans manichéisme ni pathos, les Dardenne s’attachent à décrire un système qui pousse les individus à l’exploitation, et réduit dramatiquement les solidarités. Ils signent ce qui est peut-être l’un de leurs films les plus noirs, mais aussi les plus bouleversants : une tragédie en ligne droite portée par une saine colère.