TROIS KILOMÈTRES JUSQU'À LA FIN DU MONDE

En compétition & Queer Palm – Festival de Cannes 2024 

Adi, 17 ans, passe l’été dans son village natal niché dans le delta du Danube. Un soir, il est violemment agressé dans la rue. Le lendemain, son monde est entièrement bouleversé. Ses parents ne le regardent plus comme avant et l’apparente quiétude du village commence à se fissurer.

On ne dévoilera pas trop d’éléments de ce film d’une incroyable maîtrise, qui nous emmène du côté du meilleur cinéma roumain à la Cristian Mungiu, par son côté implacable et son suspense psychologique. Dans le décor unique de cette île baignée de lumière, Emanuel Pârvu met en place tous les éléments d’une tragédie à ciel ouvert, où la tension s’installe en quelques plans pour ne plus nous lâcher. Cette chronique de l’homophobie ordinaire se déploie aussi comme une redoutable partie d’échecs où chacun joue son rôle, partisans de la loi, chef de village, prêtre, parents, chaque force en présence va s’exercer contre le libre-arbitre de cet adolescent victime d’une société arriérée et violente. TROiS KiLOMЀTRES tire en partie sa beauté du contraste entre la lumière de ses paysages et cette atmosphère de fin d’été, et la noirceur atavique nichée au cœur des habitants de cette île sans histoires.

Un film bouleversant, qui montre aussi le chemin qui reste à parcourir…