LA FILLE DE SON PÈRE
Semaine de la Critique – Festival de Cannes 2023
Etienne a vingt ans à peine lorsqu’il tombe amoureux de Valérie, et guère plus lorsque naît leur fille Rosa. Le jour où Valérie les abandonne, Etienne choisit de ne pas en faire un drame. Etienne et Rosa se construisent une vie heureuse. Seize ans plus tard, alors que Rosa doit partir étudier et qu’il faut se séparer pour chacun vivre sa vie, le passé ressurgit.
Après le très remarqué PERDRiX en 2018, Erwan Le Duc passe haut la main la barre du second long métrage avec cette comédie sur les liens père-fille incarnée par les délicieux Nahuel Pérez Biscayart (découvert il y a quelques années dans 120 BATTEMENTS PAR MiNUTE) et Céleste Brunnquell (révélée notamment dans la série EN THÉRAPiE).
Moins loufoque que son précédent film, LA FiLLE DE SON PÈRE n’en revendique pas moins un ton et une fantaisie plus héritière de Tati ou de Buster Keaton que d’un naturalisme à la française. Le récit mené tambour battant et la légèreté apparente de l’ensemble ne l’empêchent pas de jouer sur plusieurs registres, et de traiter avec justesse et émotion de l’évolution de cette relation fusionnelle, quand vient la fin de l’enfance et le temps de quitter le nid familial. On notera aussi la présence de l’épatante Maud Wyler, déjà héroïne de son précédent film et qui campe ici avec beaucoup de grâce le personnage de la « belle-mère ».