R.M.N.
Quelques jours avant Noël, Matthias est de retour dans son village natal, multiethnique, de Transylvanie, après avoir quitté son emploi en Allemagne. Il s’inquiète pour son fils, Rudi, qui grandit sans lui, pour son père, Otto, resté seul et il souhaite revoir Csilla, son ex-petite amie. Il tente de s’impliquer davantage dans l’éducation du garçon qui est resté trop longtemps à la charge de sa mère, Ana, et veut l’aider à surpasser ses angoisses irrationnelles. Quand l’usine que Csilla dirige décide de recruter des employés étrangers, la paix de la petite communauté est troublée, les angoisses gagnent aussi les adultes. Les frustrations, les conflits et les passions refont surface, brisant le semblant de paix dans la communauté.
R.M.N., trois lettres comme Roumanie : ce titre en forme de sigle est la première porte d’entrée de l’intrigant dernier film de Cristian Mungiu (4 MOIS, 3 SEMAINES ET 2 JOURS, AU-DELÀ DES COLLINES). La force de cette fable morale puisant dans les légendes attachées à cette région de Transylvanie est d’ausculter cette petite communauté comme le microcosme d’une réalité plus vaste, symbole d’une Europe soumise aux obsessions identitaires et au rejet croissant de l’étranger. Mettant magistralement en scène une intrigue trouée de zones d’ombres et de mystère, Cristian Mungiu livre avec R.M.N. une radiographie de la société actuelle implacable de noirceur et de lucidité…