AUCUN OURS

Dans un village iranien proche de la frontière, un metteur en scène est témoin d’une histoire d’amour tandis qu’il en filme une autre. La tradition et la politique auront-elles raison des deux ?

Depuis 2010, le cinéaste Jafar Panahi fait l’objet d’un régime de liberté conditionnelle avec interdiction de quitter le territoire. C’est dans ce contexte qu’il a réalisé TAXi TÉHÉRAN ou TROiS ViSAGES, œuvres très tournées vers les femmes. Dans AUCUN OURS, il part humblement de sa situation de cinéaste empêché en se mettant en scène lui-même, mais comme à son habitude il ne cesse de s’intéresser aux autres : d’une tonalité plus grave que les précédentes, cette autofiction pleine d’esprit – et même d’humour – n’évite jamais la gravité de ses sujets que sont l’exil, la résistance et le combat pour la liberté. Une liberté qui lui a été retirée en juillet dernier, puisqu’il a été incarcéré pour s’être insurgé contre l’arrestation de deux de ses camarades cinéastes, Mohammad Rasoulof et Mostafa Aleahmad. À l’heure où s’exprime en Iran une révolte sans précédent, le film prend un sens d’autant plus fort…