GRAND TOUR

Rangoon, Birmanie, 1918. Edward, fonctionnaire de l’Empire britannique, s’enfuit le jour où il devait épouser sa fiancée, Molly. Déterminée à se marier, Molly part à la recherche d’Edward et suit les traces de son Grand Tour à travers l’Asie.

Il y a des films qui nous rappellent clairement à cette évidence que le cinéma, c’est l’invention d’un monde. GRAND TOUR est de ceux-là. Réalisateur portugais qui nous avait déjà régalé avec le formidable TABOU (Ours d’or à Berlin en 2012), ou avec la prolifique saga des MiLLE ET UNE NUiTS, Miguel Gomes nous emmène dans un grand tour à travers l’Asie, où se mêlent images en noir et blanc entièrement tournées en studio et archives de voyage en 16mm. Le caractère hybride de ce film, qui s’explique en partie par des conditions très particulières de tournage liées à la période du Covid, en fait étrangement ressortir sa dimension poétique : tout est faux et tout est vrai dans cette fiction qui s’appuie sur des contes traditionnels asiatiques ou des expériences religieuses de moines. Dans ce grand manège (qui joue ironiquement, comme dans TABOU, avec les codes des romans de voyage et de l’époque coloniale), le passé et le présent ne font qu’un, le réel et l’imaginaire idem…