LA SYNDICALISTE
Un jour, la lanceuse d’alerte Maureen Kearney est retrouvée chez elle, attachée à une chaise, la lettre ‘A’ gravée sur son abdomen et un manche de couteau inséré dans son vagin. Traumatisée, elle n’a aucun souvenir de l’agression. L’enquête est menée sous pression : le sujet est sensible. Soudain, de nouveaux éléments viennent semer le doute dans l’esprit des enquêteurs. D’abord victime, Maureen devient suspecte.
Nous n’avions jusqu’ici pas été des ardents défenseurs de la filmographie de Jean-Paul Salomé (BELPHEGOR, LA DARONNE). Mais le réalisateur convainc ici avec ce film efficace sur un sujet fort, qui rappelle la démarche d’Emmanuelle Bercot avec LA FILLE DE BREST sur le scandale du Mediator et la lanceuse d’alerte Irène Frachon.
L’affaire Maureen Kearney est sans doute moins connue, même si elle avait été mise en lumière par une mini-série documentaire sous forme de contre-enquête signée Nina Robert. Sous tension permanente, incarné par une brochette de comédiens tous excellents, ce polar politique décortique les jeux et intimidations du pouvoir. C’est aussi bien sûr une charge virulente contre la misogynie crasse de ces hautes sphères, où il faut à une femme un caractère bien trempé et une résistance à toute épreuve pour se faire une place. Isabelle Huppert est, comme toujours, parfaite dans le rôle de cette syndicaliste courageuse, qui doit faire face à la morgue des dirigeants d’Areva et autres puissants, soutenue par son époux incarné par l’excellent Grégory Gadebois…
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