LE GRAND SILENCE

FRANCE
1969 1h46
Réalisé par Sergio Corbucci
avec Jean-Louis Trintignant, Klaus Kinski, Frank Wolff, Luigi Pistilli, Vonetta McGee

Utah, 1898. Affamés par un hiver glacial, paysans et bûcherons descendent des forêts et pillent les villages. Les chasseurs de prime, menés par le cruel Tigrero, les massacrent sans vergogne. Solitaire, Silence arrive en ville, bientôt engagé par Pauline pour venger son mari assassiné.

Interdit aux moins de 12 ans

Après avoir plongé l’Ouest américain dans une boue grisâtre (Django, 1966), Sergio Corbucci opte pour des paysages enneigés et silencieux, qui prolongent aussi bien le handicap de son personnage central Silenzio que l’attitude des autorités devant l’horreur légale perpétrée par Tigrero et sa bande. Tourné dans les Dolomites, Le Grand Silence débute par l’arrivée d’un étranger qui dérouille sec une bande de chasseurs de prime. Le flingueur de pouces, comme l’appelleront ses tortionnaires, est muet, égorgé par les assassins de ses parents il y a des lustres. D’autres le surnomment Silenzio, « car après son passage, il ne reste plus que le silence et la mort ». Film sauvage et hyper violent, d’une beauté à couper le souffle, Le Grand Silence ne donne pas dans la dentelle et constitue l’un des trois ou quatre chefs-d’oeuvre du western italien avec Il était un fois dans l’Ouest et Le dernier face-à-face de Sergio Sollima. Corbucci, cinéaste anarchiste qui se servit du genre le plus populaire de l’époque pour tourner des fables sociales féroces (ici l’épisode de la Johnson County War), prend ici le contrepied du western caniculaire et signe l’un des films les plus audacieux et nihilistes du genre.
Un classique.

Jean-Baptiste Thoret

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