LE RETOUR DES HIRONDELLES

Le cinéma chinois contemporain arbore mille visages, de Jia Zhang-ke et son style implacable aux films noirs de Diao Yinan (LE LAC AUX OIES SAUVAGES), en passant par les fresques historiques à grand budget de Zhang Yimou. C’est du côté naturaliste et rural que se penche Li Ruijun, cinéaste de trente-neuf ans dont les précédents films n’ont pas eu la chance d’être distribués en France. LE RETOUR DES HIRONDELLES s’intéresse à la disparition orchestrée de la petite paysannerie, soumise à l’urbanisation croissante et à l’avidité des potentats locaux, et porte son regard vers les plus déclassés, les plus démunis d’entre eux. A cet égard, il prend le temps d’observer ses deux personnages considérés par leur communauté comme des idiots, des moins que rien. La manière dont la narration se déploie doucement et fait apparaître entre eux une complicité et des sentiments, malgré la rudesse ambiante, prend peu à peu un relief bouleversant.