L'ENVOL
Quelque part dans le nord de la France, Juliette grandit seule avec son père, Raphaël, un soldat rescapé de la Première Guerre mondiale. La jeune fille fait, un été, la rencontre d’une magicienne qui lui promet que des voiles écarlates viendront un jour l’emmener loin de son village…
Petro Marcello, à qui l’on doit le magnifique MARTIN EDEN, réalise avec L’ENVOL son premier film en langue française, librement adapté du roman russe Les Voiles écarlates d’Aleksandr Grin. Fidèle à sa ligne poétique, le réalisateur italien signe un film d’une grande richesse sur les pouvoirs de l’imagination, entre fresque sociale, récit d’émancipation et conte musical. D’abord portrait d’une France rurale brisée par la guerre, qui regarde avec amertume le retour de ses soldats (mention spéciale à l’incroyable Raphaël Thiéry, au visage marmoréen et aux mains comme des battoirs), le film prend un autre tournant dans sa deuxième partie, en se concentrant sur la figure de Juliette, sa fille, belle jeune femme qui aspire à un ailleurs, incarné par un fringant aviateur auquel Louis Garrel prête ses traits.
Un film singulier et grâcieux, auquel on pardonne aisément ses défauts tant il révèle une belle personnalité cinématographique…