LOVE LIES BLEEDING
Lou, gérante solitaire d’une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence.
Après SAINT-MAUD, son premier long-métrage surprenant et prometteur, Rose Glass renoue avec le drame psychologique, délaissant cette fois-ci l’horreur pour un film noir inspiré des maîtres du genre (on pense notamment aux frères Coen). Si Kristen Stewart brille dans son interprétation d’une Lou humaine et imparfaite, la révélation du film est l’épatante Katy O’Brian, dont le jeu évolue au fil du film, suivant la plongée de son personnage dans l’addiction et la brutalité. Ce duo aussi incertain qu’impulsif nous entraîne dans le Nouveau Mexique rural et corrompu des années 80, où l’œuvre finit par se dynamiser encore plus, jusqu’à un climax qui frôle l’ordre du fantastique et du surréalisme.
Rose Glass nous livre un nouveau portrait de femmes marginalisées, cette fois avec une création subversive dans sa « queerness » et ses personnages féminins complexes qui décident d’embrasser leurs démons intérieurs. Survolté, intense, sensuel et sanguinaire, LOVE LiVES BLEEDiNG est une explosion de rage féminine qui marque autant qu’il dérange.
Emma Abadie
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