NOS FRANGINS
La nuit du 5 au 6 décembre 1986, Malik Oussekine est mort à la suite d’une intervention de la police, alors que Paris était secoué par des manifestations estudiantines contre une nouvelle réforme de l’éducation. Le ministère de l’Intérieur est d’autant plus enclin à étouffer cette affaire, qu’un autre français d’origine algérienne a été tué la même nuit par un officier de police.
L’affaire Oussekine resta longtemps dans les mémoires comme le symbole des violences policières – il a été rejoint depuis par d’autres, suscitant les mêmes colères. La force du film de Rachid Bouchareb (LiTTLE SENEGAL, iNDIGÈNES) est de revenir précisément sur le contexte de sa mort, en apportant aussi un éclairage sur une autre bavure policière survenue le même soir, mais restée dans l’ombre. De manière très documentée et sans pathos, NOS FRANGiNS – le titre est une référence émouvante à la chanson “Petite” de Renaud dédiée à Malik et Abdel – restitue le contexte de l’époque en mêlant image d’archives et fiction justement incarnée par les acteurs. Plus qu’un film tourné vers le passé, NOS FRANGiNS raconte aussi l’espoir d’une jeunesse et fait le lien avec l’actualité, rappelant que le peloton de voltigeurs motoportés dissous après la mort de Malik Oussekine a refait son apparition en 2018, au moment des “Gilets jaunes”…
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